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Écrit par : Pierre BORDAS

Vous êtes nombreux à nous poser cette question légitime d’autant plus en cette période de crise et donc de doute. Yves MAZIN, gérant associé chez Version Patrimoine et Vice-Président de la Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine; apporte des premiers éléments de réponse en fonction de la stratégie d’investissements que vous portez tout en intégrant votre profil d’investisseurs et votre vision à court ou long terme.

Suite à la mise en place du prélèvement à la source, les revenus fonciers de 2019 subissent une fiscalité particulière notamment pour la déductibilité des travaux. L’origine de cette modification vient de l’année fiscale de 2018 dite « année blanche ».

Or stratégie de déficit foncier important, en 2018, il était préférable, fiscalement, de reporter les travaux car les revenus fonciers non exceptionnels n’ont pas subi de fiscalité.

Afin que l’ensemble des travaux ne soient pas reportés en 2019, au risque d’entrainer une baisse d’activité pour les entreprises du bâtiment, le gouvernement a décidé de modifier les règles de calculs de déductibilité des travaux payés en 2018 et 2019.

En effet, en 2019, sont déductibles des revenus fonciers :

  • Les travaux d’urgence payés en 2019,
  • Les travaux réalisés sur les biens acquis en 2019,
  • La moyenne des autres travaux payés en 2018 et 2019.
  • Sont considérés, entre autres, par l’administration fiscale, comme travaux d’urgence :

  • Les travaux rendus nécessaires par l’effet de la force majeure : s’entendent des travaux que vous avez dû réaliser en 2018 ou en 2019 dans des circonstances exceptionnelles et indépendantes de votre volonté.
  • Les travaux consécutifs à la réparation des dégâts occasionnés par une catastrophe naturelle ou par des actes de vandalisme.
  • Les dépenses afférentes au remplacement d'appareils dont les dysfonctionnements ne permettent plus la poursuite de la location dans les conditions prévues par le bail ou par la loi.
  • Vous devez donc être vigilent lors de la déclaration de vos revenus fonciers car tous vos travaux de 2019 ne sont pas forcément déductibles en totalité.

    Par contre, il ne faut pas oublier de déduire la moitié des travaux « non urgent » payés en 2018 afin de ne pas perdre leur efficacité fiscale.

    1) Quel est votre parcours ?

    Après une Licence en Droit et une année de spécialisation en Gestion de Patrimoine à l'École Supérieure d'Assurances, j'ai commencé à travailler dans une compagnie d'assurance La Henin Vie, puis chez Carmignac Gestion et Edmond de Rothschild AM dans les équipes de distribution de fonds auprès des CGP et Banques Privées. Pendant 6 ans, les rendez-vous quotidiens avec ces professionnels de la gestion de patrimoine, dans des périodes de marché plus ou moins heureuses, ont certainement éveillé ma vocation. C'est la rencontre de mon futur associé, Pierre LAURENT, footballeur professionnel, en cours de reconversion, qui a été le déclencheur et m'a poussée à me lancer dans cette aventure entrepreneuriale avec la création de Version Patrimoine.

    2) Votre cabinet aujourd'hui ? Description de la structure et spécificités éventuelles. Quel est votre rôle à la CNCGP ?

    Avec Pierre LAURENT, nous avons créé Version Patrimoine en partant d'une feuille blanche. Cette association repose sur une véritable complémentarité tant dans nos parcours, que dans nos caractères ou compétences. Sans réseau ni relation sur Bordeaux, le démarrage a été assez dur, mais cela reste aujourd'hui, un très bon souvenir et constitue le socle de la société.

    Dès le départ, nous avons fait des choix très structurant pour notre activité : location de bureau, intégration de solutions informatiques, procédure d'entrée en relation avec nos clients, adhésion à la CNCGP (à l'époque CIP) ... Et assez rapidement, nous avons renforcé notre équipe.

    Le cabinet est en perpétuelle évolution. Nous travaillons en binôme sur tous les dossiers. Chaque collaborateur a une expertise « renforcée » sur une composante de notre activité. Nous sommes aujourd'hui une équipe de 7 personnes réunissant les 4 statuts réglementés : 4 CGP, un middle office et deux experts en immobilier.

    Notre clientèle est nationale avec actuellement un bureau en Corrèze et l'autre sur Bordeaux. Nous allons finaliser cette année une opération de croissance externe. L'enjeu est de réussir à grandir sans dénaturer la relation de proximité que nous avons pu créer avec nos clients.

    Nous sommes, tous les deux engagés, dans nos écosystèmes respectifs. Pierre dans la promotion des valeurs du football sur la région corrézienne. Pour ma part, je participe depuis plusieurs années à la valorisation de notre métier au sein de notre association professionnelle, la CNCGP.

    Actuellement Vice-Président, je travaille plus particulièrement au sein de la commission Vie des régions. Ces engagements nous obligent à avoir un regard plus transversal sur notre métier et à être plus à l'écoute des évolutions et donc des adaptations à opérer.

    3) Quelles sont les conséquences à votre avis d'une réglementation de plus en plus forte ? Que pensez-vous de la disparition du 3ème usage du courtage ?

    La méthode de travail mise en place dès le début chez Version Patrimoine nous a habitué à structurer la relation avec nos clients. Le renforcement de la réglementation n'est donc pas une révolution pour nous, mais a impliqué une nécessaire adaptation de nos procès de travail.

    Pour faire face à nos obligations de formation et au formalisme administratif renforcés, nous nous appuyons énormément sur les outils mis à disposition par notre association professionnelle, la CNCGP, et sur les solutions informatiques qui se développent pour alléger la charge de travail induite. Néanmoins, cette réglementation, certes lourde sur un plan administratif, renforce la crédibilité de nos structures. La présentation de notre cabinet, des différents métiers exercés, de la démarche de conseil organisée, permet immédiatement à un client d'identifier le professionnel qu'il a en face de lui.

    À ce titre, les récentes évolutions en terme de distribution d'assurance-vie renforcent les droits du client quant au suivi qu'il est en droit d'attendre d'un conseiller. La CNCGP a d'ailleurs invité les principales compagnies à s'entendre sur des règles communes lorsqu'un client souhaite changer de conseiller.

    4) Quelles sont vos partenaires privilégiés ?

    La « gouvernance produit » nous a invité à repenser notre stratégie de distribution. Nous ne parlerons plus de partenaires « préférés » mais « adaptés » aux besoins de nos clients. Fort heureusement, nos partenaires historiques ont toujours su faire évoluer leur offre de telle sorte qu'elle est toujours en adéquation avec les besoins de nos clients.

    En assurance, nous travaillons depuis l'origine avec AXA Thema, Cardif ou Generali Patrimoine, puis nous avons ouvert notre offre pour tenir compte de l'évolution de notre activité.

    Coté Asset Management, il est important de rappeler que nous invitons nos clients à avoir une vision à long terme pour leur investissement, aussi nous restons fidèles aux sociétés de gestion que nous avons identifiées comme ayant une véritable expertise : Carmignac Gestion, Edmond de Rothschild bien sûr, mais aussi DNCA, Financière de l'Echiquier, M&G, ... et d'autres belles maisons. Nous aimons aussi certaines sociétés avec un savoir-faire spécifique comme Ginjer AM, Gemway, Gestion 21... Nous restons à l'écoute des nouveautés, ... Je ne peux malheureusement pas citer toutes les sociétés que nous rencontrons... L'engagement constant de leurs équipes concourt aux renforcements du poids et du professionnalisme de notre métier dans la distribution de l'épargne financière.

    Mon associé, en charge de la partie immobilière, a la même démarche dans la sélection de l'offre immobilière.

    5) Comment gérez-vous la crise actuelle ?

    À l'inverse des crises précédentes, nos clients sont très calmes. Nous sommes en train de contacter chacun d'eux pour, prendre de leurs nouvelles mais aussi faire un point ... C'est dans ces périodes de crise que notre rôle prend tout son sens. Sans occulter, les risques que fait peser cette crise sanitaire sur la vie de nos concitoyens et sur la situation économie, nous sommes là pour expliquer, rassurer et repositionner les éléments et analyser l'impact de cette crise sur leur situation patrimoniale. C'est là notre valeur ajoutée.